David Massot
Les fruits du Roussillon, producteur de pêches, nectarines et abricots à Corbère - Pyrénées orientales (66)
David Massot
Nom de l’exploitationLes fruits du Roussillon
Arboriculteur
VilleCorbère
Pyrénées Orientales (66)
Date de notre dernière visite04/05/2021
en cours
Score pilier socio-territorialen cours
Histoire
David Massot est issu d’une famille de maraîchers – comme ses grands-parents et ses parents. David, lui, a préféré se lancer dans l’arboriculture, comme ses beaux-parents -avec qui il travaille-, et s’est installé à son compte en 2003 dans cette région où le climat s’adapte bien à ces cultures de fruits de soleil.
Les secrets de production
« On investit beaucoup sur l’irrigation, les terroirs et notre secret tient dans la qualité des récoltes pour se démarquer : si on les déclenche trop tôt, les fruits ne sont pas à maturité, mais les cueillir trop tard représente un danger de casse au moindre coup de vent… Mais ça fait partie de notre métier et de notre expertise. On est certifié HVE (Haute Valeur Environnementale). Nos produits ne sont pas certifiés en bio, mais en conventionnels avec une démarche de qualité. Notre échelle de production est plutôt importante mais nous tenons à garder cet encadrement familial de l’entreprise. Nous nous refusons à devenir des industriels, » commente David Massot.
À la rencontre des producteurs
David Massot nous répond...
La vision de votre métier aujourd’hui
Le métier de producteur est difficile, mais le produit n'a jamais été autant demandé ! L’engouement pour les produits français a augmenté ces dernières années, encore plus avec la crise de la Covid-19. Notre démarche a toujours été de miser sur la qualité et de valoriser nos produits français. Nous avons aussi voulu garder le marché français, tout en laissant partir volontairement les marchés à l’export où l’on n’est plus compétitifs. Il faut savoir qu’à 90%, le marché des fruits et légumes est trusté par l’Italie et l’Espagne. Et en même temps, comme les producteurs français n’arrivent pas à fournir la demande française, l’importation est devenue incontournable.
Votre plus grande fierté
Faire ce que j’aime ! Vivre tous les jours dehors dans mes vergers et j’espère un jour, transmettre ma passion à mes enfants. Ma grand-mère disait toujours que c’est un métier difficile – parce qu’on est toujours rattrapé par la nature - mais aussi très équilibrant…
Vos challenges
Amener les meilleurs fruits possibles au consommateur, et ne pas le décevoir. Gérer la rentabilité de l’entreprise, réfléchir à ce qu’on peut y amener de plus. On ne veut pas être des industriels, nous voulons garder notre échelle familiale avec comme fil rouge, la qualité. C’est cette dimension intermédiaire qui est difficile à tenir dans notre métier.
3 questions sur votre calendrier
Votre rythme au fil des saisons : Hier soir, je me suis endormi assis sur une chaise… Entre le 15 mai et le 15 septembre, au moment des récoltes, on démarre à 5H et on finit à 21H. A l’automne, on entame l’éclaircissage, la taille et la plantation des vergers et des congés. Dès mars-avril, on est sur le terrain.
Prenez-vous des congés? On arrive à prendre 2-3 semaines après la saison, et quelques jours à Noël. Bref, on a nos 5 semaines par an ! L’hiver, on a une vraie qualité de vie, car nous n’avons pas de culture en cours. Il y a le travail sur l’exploitation – qui est plus une entreprise qu’une exploitation maintenant -, et c’est un boulot à l’année, comme la commercialisation, mais en hiver, on vit normalement. J’estime que j’ai la chance d’être dans mes vergers tous les jours de l’année, et de vivre comme j’en ai envie.
Moment préféré de la journée: : La saison d’été est difficile parce qu’il y a beaucoup de travail, mais on est tellement dedans qu’on ne voit pas passer le temps… Il y a une quantité énorme d’infos à gérer, mais quand on a fini la journée, qu’on a fait tout le boulot, qu’on a de belles récoltes, la sensation est agréable… Un client content, c’est toujours un aboutissement. Je n’ai jamais fait mon métier pour l’argent. J’aime entreprendre, mais on n’agrandit pas une telle entreprise pour gagner plus d’argent car le raisonnement n’est pas économique. Je dis souvent que si un agriculteur veut gagner de l’argent, il ne restera pas longtemps dans ce métier… Si vous voulez gagner de l’argent, ouvrez un camion à pizza ! L’agriculture, c’est un choix de vie, il faut être fait pour ça. J’ai le sang agricole dans mes gènes et c’est ce qui aide à traverser les moments difficiles. Il faut être capable de supporter 3 ou 4 ans de pertes, c’est une grosse pression supplémentaire. Le métier est beau mais quand ça se met à dysfonctionner, c’est difficile à gérer. On a du mal à trouver du personnel qualifié, il faut dire aux gens que dans nos métiers, il n’y a pas que la terre, on peut s’éclater, avec un bon niveau scolaire, sur des métiers annexes. Je regrette aussi qu’on ne communique jamais positivement sur l’agriculture… Je pense que les agriculteurs qui restent en place ne font pas n’importe quoi : je pense même que ceux qui ne respectent pas le métier ne sont déjà plus là et que 90% des agriculteurs français aujourd’hui sont « cleans ».
Et si on vous demandait…
Votre passion: La table, la moto
Si vous aviez 90 ans que diriez-vous aux plus jeunes: Il faut le faire, il y a largement de la place pour quelqu'un qui a de l'envie.
Votre conseil pour consommer vos fruits: A consommer à maturité, cueillis dans l'arbre !
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