Je n’ai jamais été aussi fière d’être Auvergnate de cœur (bourbonnaise pour les puristes) et Charentaise d’adoption qu’aujourd’hui. Je vous explique. J’avais toujours rêvé de travailler dans la mode et d’être une parisienne ! A 20 ans, me voilà sur le quai de la gare de Montluçon, départ pour la capitale (1 heure de retard car des vaches avaient décidé de se balader sur la voie). Je me vois encore dire à ma mère « si un jour tu ne me reconnais pas, je compte sur toi pour me ramener les pieds sur terre ». J’ai évolué avec succès dans cette sphère pendant 20 ans. Ma mère ne m’a jamais rien dit. Mais j’avais oublié la laiterie où j’allais avec ma grand-mère en bas de sa rue. J’avais oublié la crémière qui passait tous les mardis dans notre impasse et vendait ses faisselles de fromage blanc avec cette crème épaisse que l’on versait dessus. C’était tellement bon !
Mes 40 ans ont ravivé ces souvenirs et j’ai quitté Paris. Repartir de zéro est grisant et dans cette ivresse de changement, j’avais trouvé un sens à ma vie : retrouver mes racines de « campagnarde » et en être fière. Aujourd’hui, la laiterie a fermé ses portes et la crémière s’en est allée.
Tous ces souvenirs d’enfance ne pouvaient pas être que des madeleines de Proust. La France regorge de producteurs passionnés, de produits d’excellente qualité.
Il y a plus de 3 ans, Laurent et moi-même avons initié ce projet BONJOUR LE BON. Louis-Marie nous a rejoint avec ces connaissances indispensables du milieu agricole. Utopique ! Trop ambitieux ! Voilà comment certains ont pu qualifier notre projet, et bien oui, il est utopique mais réaliste et tellement ancré dans la réalité. Laurent dit souvent qu’il veut changer le monde…et bien nous l’avons suivi. Ambitieux ? Certainement, mais on ne peut pas changer les choses en regardant uniquement par le petit bout de la lorgnette.
Nous voilà ! Et nous sommes fiers !
Je dédie cet édito à tous les agriculteurs, nous vous aimons et nous allons vous le prouver !
Je dédie enfin cet édito à tous ceux qui nous ont aidés, à ceux qui nous aideront et à ceux qui nous ont supportés (dans tous les sens du terme) …mon mari Thierry, Marie-Pierre et Aurélie les épouses respectives de Laurent et Louis-Marie. Dormir trois ans avec un projet, vivre trois ans avec un projet, nos absences, nos inlassables discussions, nos retards…merci ! Je dédie cet édito à mes parents adorés qui m’ont transmis l’amour des bonnes choses, le respect de la terre et le partage.
C’était mon premier et dernier édito, je suis heureuse de laisser ma place pour les prochains à différentes personnalités qui voudront partager avec vous une émotion, un coup de gueule, un souvenir…la vie quoi !