Un conseil mnémotechnique dans le vin dit que ce que l’on mange doit avoir la couleur de ce que l’on boit… Pas faux.
Pour moi, le tanin est l’ennemi du fromage ! Impossible de profiter du goût du fromage et de celui du vin en même temps, avec un vin rouge ! Le problème est frontal : Plus les fromages sont puissants, moins ça peut fonctionner avec le rouge. Sauf si c’est très léger avec une trame fine... Avez-vous déjà vu une fondue savoyarde avec du vin rouge ?
Personnellement, je prône le blanc sur l’assiette de fromage, sans hésiter. Ça fait partie des grands principes pour lesquels je milite dans ce métier. Il faut dire que la viticulture a évolué avec son temps : On ne fait plus des vins comme on en faisait il y a 60 ans !
A l’époque, la France était une terre paysanne donc tout le monde faisait sa barrique de vin. Le degré d’alcool était autour de 7 - 9°C et il était souvent coupé avec de l’eau, donc… très léger. On buvait ça du matin au soir dans les campagnes. Aujourd’hui, le vin ne ressemble plus à ça, mais l’habitude est restée… Et les vins rouges en ont bien profité : la plupart sont étiquetés avec la mention "idéal sur des viandes rouges ou du fromage". C’est devenu un argument commercial !
Un accord parfait, c’est d’avoir le goût de ce que vous buvez ET de ce que vous mangez. Un Beaufort, un Comté très affiné, un Gruyère suisse avec un vin rouge ça ne va pas. L’amertume du raisin ne matche pas, alors qu’avec le vin blanc, une véritable alchimie opère qui vous permettra de comprendre tout ce qui se passe dans le verre ET dans le fromage à la fois. Et si vous tentiez l’expérience de l’Acajou de la famille Cambon avec le Saint Véran, cuvée les Plantés, un pur délice!
À bon entendeur…